Devenir parent est souvent présenté comme une aventure extraordinaire, pleine de moments magiques et de satisfaction. Pourtant, la réalité de la parentalité peut être bien différente. Entre les nuits sans sommeil, les crises de colère et la pression du quotidien, nombreux sont les parents qui se sentent déçus, voire dépassés, par une vie qui ne ressemble pas à leurs attentes. Mais cette déception, bien que difficile à vivre, peut aussi être une porte d’entrée vers une parentalité plus authentique et plus épanouie.
Pourquoi la vie de parent peut-elle être décevante ?
1. Les mythes autour de la parentalité
La société véhicule souvent une image idéalisée de la parentalité : des enfants sages, des parents toujours patients, et une harmonie constante. Ces représentations, largement diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias, ne reflètent pas la complexité réelle d’élever un enfant.
2. La pression de réussir
De nombreux parents ressentent une pression immense pour être « parfaits » : offrir le meilleur à leurs enfants, tout en gérant une carrière, une vie sociale et un couple. Cette quête de perfection peut rapidement conduire à l’épuisement et à la frustration.
3. La confrontation avec la réalité
Être parent, c’est aussi faire face à des aspects moins glamour : les pleurs, les disputes, les sacrifices personnels. Ces moments peuvent parfois sembler interminables et pesants.
Accepter la déception : un passage nécessaire
1. La déception permet de réajuster ses attentes
Comprendre que la parentalité n’est pas parfaite permet de revoir ses attentes à la baisse et de se concentrer sur ce qui est vraiment important.
2. Elle ouvre la voie à une parentalité authentique
La déception peut être un signal qu’il est temps d’abandonner l’image idéalisée du parent parfait et de se reconnecter à ses besoins, ses limites et ses véritables valeurs.
« Accepter la déception, c’est accepter que l’on ne peut pas tout contrôler, et que la parentalité est avant tout une expérience humaine. »
— Isabelle Filliozat, psychothérapeute et autrice.
3. Elle aide à mieux gérer les émotions
Reconnaître et nommer ses émotions (fatigue, frustration, déception) permet de les apprivoiser et de ne pas les laisser prendre le dessus.
Transformer la déception en force
1. Redéfinir la réussite parentale
Être un bon parent ne signifie pas être parfait, mais être présent, authentique et bienveillant. Parfois, simplement survivre à une journée difficile est déjà une victoire.
2. Trouver de la gratitude dans les petits moments
Même au milieu du chaos, il y a toujours des instants de joie et de complicité à savourer. Un câlin spontané, un éclat de rire… Ces moments rappellent pourquoi la parentalité en vaut la peine.
3. Prendre soin de soi
Un parent épanoui est un parent plus disponible. Prendre du temps pour soi, même quelques minutes par jour, peut faire une grande différence.
« Être parent, ce n’est pas être un héros. C’est avoir la capacité de se relever après chaque chute. »
— Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste.
Oser demander de l’aide
1. S’entourer d’un réseau de soutien
Parler avec d’autres parents, participer à des groupes de discussion ou s’appuyer sur sa famille peut aider à se sentir moins isolé.
2. Faire appel à des professionnels
Parfois, la charge mentale ou les émotions négatives nécessitent l’accompagnement d’un psychologue ou d’un coach parental. Ces experts peuvent offrir des outils pour mieux gérer les défis quotidiens.
Le mot de la fin : une parentalité imparfaite mais sincère
La vie de parent est parfois décevante, et c’est normal. Accepter cette réalité ne signifie pas abandonner ou renoncer, mais plutôt apprendre à naviguer entre les hauts et les bas avec plus de sérénité. Les moments difficiles font partie de l’expérience, tout comme les moments de joie.
L’essentiel n’est pas d’être parfait, mais de créer un environnement où vos enfants, comme vous, peuvent être authentiques, vulnérables, et aimés pour ce qu’ils sont, et non pour ce qu’ils devraient être.
Petit exercice : Les hauts et les bas de la parentalité
1. Prenez une feuille et divisez-la en deux colonnes :
• Dans la première, notez un moment récent où vous vous êtes senti déçu ou dépassé.
• Dans la seconde, identifiez un moment où vous avez ressenti de la joie ou de la satisfaction avec vos enfants.
2. Observez l’équilibre entre les deux colonnes. Cela peut aider à relativiser les moments difficiles en se rappelant qu’ils ne sont qu’une partie du tableau d’ensemble.
En apprenant à vivre avec ces hauts et ces bas, vous construisez une parentalité plus vraie, plus humaine et, en fin de compte, plus enrichissante.
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