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Photo du rédacteurClaire Bloch

Les besoins fondamentaux de l’enfant

Pour entretenir des liens harmonieux avec son enfant il est essentiel de comprendre ses besoins.


Discerner les besoins de son enfant et y répondre relèvent de compétences parentales qui permettront à l'équilibre du foyer. Savoir ce dont son enfant a besoin pourra aider à comprendre ses réactions et limitera les tensions et les crises.


Répondre aux besoins de l'enfant est essentiel car cela lui permettra de se construire harmonieusement.


Le psychologue américain humaniste Abraham Maslow discerne cinq besoins fondamentaux qu'il hiérarchise de façon pyramidale.



  1. Les besoins physiologiques


Les besoins physiologiques ou vitaux constituent la base.

Ils sont les plus évidents à cerner : manger, boire, dormir, avoir suffisamment chaud.


Cependant, chez un tout-petit, dénué de la capacité d'exprimer en mots, il peut parfois être compliqué de les identifier.


L'observation sera donc une première compétence à développer.

Il faudra prendre le temps, ralentir dans les tâches qu'on aurait aimé effectuer pour pouvoir identifier ce que l'enfant cherche à exprimer.


La faim


Quand un tout-petit a faim, il n'est pas encore capable d'anticiper l'expression de son besoin. Celui-ci est immédiat et c'est pour cette raison qu'il sera important de lui apporter une réponse rapide afin d'éviter la crise.


Sa réaction est normale et ne relève pas du caprice car son cerveau est encore immature et ne parvient pas à mener un raisonnement. Il ne peut pas pas patienter.


Ce sera donc à nous parents d'observer et anticiper la réponse à apporter. Pour cela, une bonne organisation sera nécessaire.


En respectant le rythme physiologique de l'enfant on évitera des drames inutiles.


Le sommeil


Au niveau du sommeil, ne pas laisser son enfant arriver au point de non-retour est essentiel.

Vous savez, ce fameux moment où vous avez l'impression qu'il n'est plus fatigué, qu'il court partout, chouine et où les bobos divers et variés viennent s'inviter.


Créer une routine de sommeil et se tenir à des horaires stricts sera essentiel pour la bonne construction de l'enfant.


Le mouvement


Quand votre enfant s'agite, qu'il chahute avec ses frères et sœurs, qu'il crie, court partout à l'intérieur, peut-être a-t-il simplement besoin de se dépenser ?


Bien que laisser s'ennuyer un enfant soit parfois important pour favoriser sa capacité à répondre lui-même à ses besoins et sa créativité, quand lenfant s'ennuie, il s'agite, ce qui est une réaction logique.


Il conviendra donc au parent de savoir le guider vers des activités répondant à ses besoins si celui-ci n'est pas à même de le faire seul.


Quelle réponse y apporter ? Des jeux, des sorties.


Répondre aux besoins de son enfant nécessite donc de se rendre disponible et un investissement personnel.


L'enfant, et surtout plus il est jeune, n'est pas à même de se construire seul.

Il se construit dans un rapport d'altérité.


2. Le besoin de sécurité


Pour se sentir bien, un enfant a besoin de se sentir en sécurité dans le milieu dans lequel ol évolue : que ce soit la maison ou l'extérieur (école, parc, nounou, famille...)


Si ce besoin n'est pas satisfait, la peur va apparaître. Et cette émotion pourra l'amener à des conduites de protection inadaptées : la défiance, la méfiance, l'opposition, le repli.


Notre rôle de parent sera alors de lui apporter un maximum d'équilibre et de stabilité familiale et affective.

Il conviendra d'éviter les violences physiques et verbales, les humiliations afin de ne pas amplifier le manque de sécurité que pourrait ressentir l'enfant et de favoriser la construction de son estime de lui-même.

Nous serons là pour prévenir des dangers environnants.


Attention, il nous arrive à tous de craquer et je ne diaboliserai pas ici les dérapages que nous avons tous pu connaître mais pour cela il sera plus qu'essentiel de favoriser la communication. De parler de ce qui fait ou a fait peur, de reconnaître qu'on a pas forcément bien réagi pour rétablir le sentiment de sécurité quand on a pas su sur le moment avoir la réponse adéquate.


Pour les nourrissons, j'inviterai le parent à sortir de l'idée qu'il fait un caprice quand il pleure et a entretenir un maximum de proximité.

Notamment par le portage.

Prendre un nouveau-né contre soi le rassure.

Si le besoin de sécurité est satisfait, le moment du détachement maternel en sera d'autant plus facilité.


L'approche neurobiologique des effets du stress sur le développement du cerveau montre que, chez l'animal, les systèmes impliqués dans la peur et l'anxiété sont façonnés très tôt dans le développement du système nerveux central. Il en va de même chez l'humain.

Le tout-petit fera éponge de ce qu'on lui donne.

L'hypothèse que les niveaux de stress expérimentés in utero et dans la période du nourrisson induisent des effets observés à long terme en matière d'attention et de dysrégulation des réponses au stress chez l'enfant a été validée par les recherches scientifiques sur le sujet.


3) Le besoin d'appartenance et d'amour


Ce dont l'enfant a besoin tout au long de sa construction est de se sentir accepté tel qu'il est et d'appartenir à un groupe.


Les câlins, les histoires, les jeux partagés avec son parent ou sa fratrie seront autant d'occasion de remplir le réservoir affectif de l'enfant et lui permettront de se sentir mieux.


Quand un nouveau-né que vous venez de récupérer de la crèche pleure sans arrêt, quand un tout-petit sort de l'école et qu'il chouine, quand un ado bougonne en rentrant de l'école, peut-être a-t-il simplement besoin de se sentir aimé et de sentir qu'il appartient à sa famille, à ce point de sécurité qui l'apaise et fait de lui celui qu'il est.


Isabelle Filliozat dit très justement "l'amour est un carburant et non une récompense" . Même si votre enfant vous irrite, si sa réaction est inadaptée pour retrouver la paix il convient de lui donner de l'amour. L'amour ne se mérite pas.


4) Le besoin d'estime


Un enfant a besoin d'estime de soi pour se construire. Pour que cette estime de soi soit la plus forte possible, il faudra travailler l'estime externe.


L'estime externe c'est quoi ? C'est la validation par autrui des progrès, des réussites.


Pour cela il sera important de travailler sur notre façon de communiquer avec l'enfant.


Mais j'irai plus loin. Nous devons guider notre enfant à trouver de la satisfaction par lui-même. Le guider dans ses émotions. L'inviter à s'exprimer sur ses réussites, à donner son avis et renforcer ce qui l'exprime en lui apportant la validation de ses propos.


Accompagner l'enfant vers plus d'autonomie sera essentiel. S'habiller seul. Mettre ses chaussures. Se savonner. Ranger sa chambre. Tout sera occasion de souligner sa réussite. En plaçant l'enfant en position d'acteur de sa vie et de la vue familiale et non simplement en position de spectateur, vous lui donnerez des occasions de réussite et d'apprentissage.

Et s'il n'y arrive pas ? Guidez le et appuyez sur tous les petits détails qui peuvent être soulignés comme une évolution.

Cela permettra à l'enfant de développer un sentiment de fierté.


En accordant sa confiance à son enfant, on lui envoie le message qu'il peut réussir seul, on développe sa confiance en lui et ainsi on parvient également à se dégager du temps personnel.


5) Le besoin de réalisation de soi


Le dernier besoin énoncé par Maslow est celui de la réalisation de soi. Il pourrait être expliqué ainsi : le besoin de s'accomplir, de discerner ses forces et son potentiel.


La compétence parentale à acquérir sera la suivante : faire ressortir le potentiel de l'enfant en le laissant prendre des décisions par lui-même et ce dès le plus jeune âge.

Nous pouvons lui proposer des choix simples : que veux tu manger pour le goûter ? Quel pantalon veux-tu mettre ? Quel dessin animé voudrais-tu regarder ? Quel jeu voudrais-tu faire ?

Il conviendra bien évidemment au parent d'offrir un panel de choix limité et adapté à l'enfant.


Le parent pourra inviter son enfant à chercher ensemble des solutions aux problèmes rencontrés. "Il pleut et nous ne pouvons pas sortir aujourd'hui, que pourrions nous faire à la place ?"


6) Les besoins des enfants atypiques


En complément des besoins évoqués plus haut, il est important de discerner les besoins spécifiques des enfants dits "à particularités". (Enfants TDAH, autistes, hypersensibles, HPI...)

Ces enfants peuvent surréagir et il est essentiel de comprendre leur fonctionnement. Ils ne font pas exprès. Cela relève de l'être et non du vouloir.


Il est important de comprendre leur fonctionnement à eux, leurs sensibilités individuelles et d'adapter l'environnement en conséquence pour favoriser leur confort et leur bien-être.


Besoins sensoriels


Les enfants atteints de troubles peuvent réagir de façon accrue ou diminuée aux stimulis sensoriels comme la lumière, le son, le toucher, l'odeur ou le goût.


Mon Abel, enfant souffrant d'un trouble du comportement et très anxieux, surréagir aux bruits forts qui sont synonymes d'angoisse.

J'essaye donc de limiter au maximum qu'il y soit exposé.

Un casque anti-bruits peut par exemple s'avérer un outil bien utile.


J'avais également une élève autiste au sein d'une classe, j'essayais de limiter au maximum les sources de stimulation arrivant en même temps en raison de sa difficulté à accueillir différentes informations sensorielles en même temps.

Elle avait plus de mal que les autres dans son rapport au toucher, notamment dans les activités d'écriture, je lui avais à cette effet construit des outils bien spécifiques.


Besoin de routine et de prévisibilité


Les enfants souffrant de troubles doivent bénéficier d'une routine structurée et prévisible. Les changements imprévus ou les transitions brusques peuvent provoquer de l'anxiété ou des difficultés d'adaptation.


Offrir un cadre stable et prévisible permettra à l'enfant de se sentir en sécurité et de gérer son quotidien. Ces routines instaurées limiteront ainsi les risques de comportements inadaptés.


Par exemple, dans le cas de mon Beloune, il est essentiel d'observer toujours la même routine pour l'amener en classe et ainsi limiter son anxiété. Un petit dérapage, une conversation imprévue, un changement de chemin, deviendront une occasion d'anxiété et il partira plus facilement en crise.


Besoin de communication adaptée


Certains enfants neuroatypiques peuvent présenter des difficultés à communiquer, comme avoir du mal à formuler ses besoins, ses émotions, à comprendre les informations verbales ou non-verbales.

Il est important de favoriser des modes de communication adaptés à leurs besoins.


En classe spécialisée, je favorisais l'utilisation de pictogrammes et de gestes pour la compréhension des consignes.


Des supports visuels et pratiques peuvent se révéler comme des outils intéressants et apportant des alternatives concluantes.


Les cartes mentales peuvent également favoriser la mémorisation.


Besoin d'accompagnement émotionnel


Ces enfants peuvent éprouver des difficultés à réguler leurs émotions. Ce qui peut se manifester par des comportements de prostration, de repli, des crises.


Il est important d'identifier cette surcharge émotionnelle pour lui apporter des réponses adaptées.


Ils ont besoin d'un soutien émotionnel particulier pour comprendre et exprimer leurs émotions.

Des stratégies d'apaisement et de régulation de leurs émotions seront à mettre en place pour répondre à leurs besoins individuels.


Avec Abel, nous verbalisons énormément sur les émotions. Nous avons des "jeux" bien spécifiques pour parvenir à canaliser son anxiété.


Besoin d'inclusion et de compréhension


Les enfants atteints de troubles ont besoin d'être inclus et acceptés tels qu'ils sont, que ce soit dans l'environnement familial, scolaire ou social.


Attention à la stigmatisation !


Encourager l'empathie, l'inclusion et la bienveillance dans les différents environnements que l'enfant fréquente est indispensable à son bien-être.


En prenant en compte les besoins spécifiques de ces enfants nous pouvons créer des environnements adaptés en favorisant leur épanouissement et leur développement.





Identifier les besoins de votre enfant vous permettra de désamorcer les "bombes" du quotidien.

Ils relèvent d'une réelle nécessité.

Avec la pratique, vous parviendrez à vous adapter à votre enfant et à lui apporter les réponses essentielles à sa construction et à son bien-être.

Identifier les besoins de l'âtre mènera vers une vie familiale sereine et un équilibre rétabli.

Et je vous inviterai même à formuler vos propres besoins à vos enfants afin qu'une communication claire et profonde puisse être établie.

Vous limiterez ainsi le stress et les crises de colère au sein de votre foyer.






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